Issu d’une famille noble, Sokon Matsumura Sensei (1809-1899) était garde du Prince au palais de Shuri. C’est grâce à cette fonction qu’il bénéficia de l’enseignement du maître chinois Iwa, qui lui apporta sa connaissance de l’art du combat. Sokon Matsumura Sensei instaura un véritable système d’enseignement pour sa méthode de combat auquel il donne le nom de Shuri-Te. Celui-ci aura de nombreux disciples dont Anko Itosu Sensei (1831-1915), Chotoku Kyan Sensei (1870-1945), Kentsu Yabu Sensei (1865-1945) ou encore Anko Azato Sensei (1827-1906).
Anko Itosu Sensei introduisit l’enseignement du Karaté d’Okinawa dans les écoles de l’île. Se rendant compte que les katas originaux hérités de ses prédécesseurs étaient trop compliqués pour les collégiens, il créa en 1907 les cinq katas Pinan à partir des katas Kusanku, Passai, Chinto et Jion. C’est également à cette époque qu’il divisa le kata Naihanshi en trois parties pour en faciliter l’apprentissage. Parmi ses disciples, on trouve Chōshin Chibana Sensei (1885-1969), Gichin Funakoshi Sensei (1868-1957), qui fondera plus tard le Shotokan, ou encore Kenwa Mabuni Sensei (1890-1952), futur fondateur du Shito-ryu.
Chōshin Chibana Sensei qui fut l’élève de Anko Itosu Sensei dès l’âge de 15 ans et lui resta fidèle jusqu’à sa mort, ouvrit un dojo en 1920 à Shuri et nomma son style shōrin-ryū (petite forêt). En 1956, il devint le premier président de l’Okinawa Karate-Do Renmei. Parmi ses élèves, on trouve en autre Yuchoku Higa Sensei (1910-1994), Katsuya Miyahira Sensei (1918-2010), Seitoku Ishikawa Sensei (1925-2013), Shuguro Nakazato Sensei (1919-) et Jōki Uema Sensei (1920-2011).
L’entraînement dans le karaté shōrin-ryū est un mélange de techniques plus ou moins dures. En règle générale, la pratique débute par l’apprentissage des bases : blocages, attaques, positions et projections. Cet apprentissage se fait aussi bien seul qu’avec un partenaire. Le kote kitae, un ensemble de techniques de durcissement, est pratiqué parallèlement aux bases pour habituer le corps aux contacts. Une fois les bases assimilées, le pratiquant passe alors aux techniques suivantes qui comprennent les katas de bases et leur bunkais. Ceux-ci utilisent les déplacements et les esquives. Le pratiquant commence alors à utiliser son corps entier en exécutant une technique, qu’elle soit défensive ou offensive. Une fois qu’il est devenu habile dans ces techniques, il passe au niveau suivant : les katas avancés et leurs bunkais.